Composé par al-Ghazâlî vers la fin de sa vie, le présent ouvrage peut être considéré comme le testament spirituel de celui qui fut surnommé « la Preuve de l’islam ». Mais La Délivrance de l’égarement retrace autant son itinéraire spirituel que l’évolution des principaux courants religieux qui se sont développés au sein de la communauté musulmane. Cela montre qu’al-Ghazâlî prit conscience, au soir de sa vie, d’une forme d’écho ou de parallélisme entre l’errance spirituelle par laquelle il dut passer et les déchirements dont souffrait la communauté musulmane.
En exposant clairement l’utilité comme les excès possibles de la théologie, de la philosophie, de l’« intériorisme » et du soufisme, al-Ghazâlî veut faire œuvre de rénovation spirituelle. Nous avons donc dans La Délivrance de l’égarement à la fois un éclairage sur le cheminement spirituel d’al-Ghazâlî et la justification de la méthode par laquelle il entendit mener à bien sa mission de rénovateur de l’islam pour le VIe siècle de l’Hégire.
À la lecture de cet ouvrage, le lecteur pourra se rendre compte que bien des éléments évoqués par al-Ghazâlî gardent toute leur pertinence pour une période troublée comme la nôtre et demeurent d’une grande actualité.