

Sobre dans le propos et recourant parfois à la technique de l'incitation (targhîb) et de l'intimidation (tarhîb), de l'encouragement et de la mise en garde, Ghazâlî nous avertit contre la gloutonnerie, la luxure et la concupiscence. En effet, selon l'auteur, les désirs du ventre et du sexe sont les désirs les plus dévastateurs de l'âme, et leur excès conduit bien souvent à la faute et au péché.
Comme dans tous ses autres écrits, l'imam al-Ghazâlî s'appuie sur le Coran, la Tradition prophétique, et l'exemple des Compagnons du Prophète, ainsi que sur les figures majeures de la spiritualité islamique jusquà son époque, pour étayer son exposé et ses explications qui concernent ici la « maîtrise des deux désirs » : les passions du ventre et du sexe. Sobre dans le propos et recourant parfois à la technique de l'incitation (targhîb) et de l'intimidation (tarhîb), de l'encouragement et de la mise en garde, Ghazâlî nous avertit contre la gloutonnerie, la luxure et la concupiscence. En effet, selon l'auteur, les désirs du ventre et du sexe sont les désirs les plus dévastateurs de l'âme, et leur excès conduit bien souvent à la faute et au péché. Outre ces deux vices, Ghazâlî traite aussi d'un troisième qui est celui trop souvent négligé, du regard de concupiscence qui susciterait le désir sexuel. La faim, l'abstinence et le renoncement aux désirs passionnels font partie de la méthode de purification et de discipline de l'âme, qui est enseignée par les maîtres du soufisme, ainsi que par ceux des autres grandes traditions spirituelles et religieuses. Dans cette ascèse à la fois spirituelle et corporelle, il ne sagit pas de chercher à nier la réalité du corps ou à détruire les désirs qui passent par le ventre, le sexe et l'oeil, (ce qui est impossible), mais plutôt d'éduquer, d'élever et de disposer l'âme à la dimension sacrée et transformatrice de l'Esprit qui transcende les limites et les imperfections de la nature humaine grossière. En même temps, l'être humain est appelé à réaliser sa nature spirituelle plus profonde, en sachant dépasser la jouissance des plaisirs éphémères de ce monde, pour tourner son aspiration vers la réalité de l'Autre monde, « qui est meilleur et plus durable ».
Fiche technique
Abû Hâmid al-Ghazâlî naquit à Tûs en 450/1058. Surnommé de son vivant Hujjat al-islâm (la Preuve de l’Islam), il marqua profondément les sciences religieuses et la spiritualité musulmane. Son ouvrage majeur est Ihyâ’ ‘ulûm al-Dîn dans lequel il traite de l’ensemble des sciences religieuses en 40 livres. Il mourut dans sa ville natale en 505/1111.