

En ce début de XXIe siècle, le cycle d'instabilités au Moyen-Orient commencé en 2003 et qui s'est accéléré depuis 2011 a pris une dimension particulièrement dangereuse. Et l'on se donne l'impression d'être dans une situation nouvelle. En réalité, le Moyen-Orient a connu, tout au long du XIXe siècle, des crises dites d'Orient...
En ce début de XXIe siècle, le cycle d'instabilités au Moyen-Orient commencé en 2003 et qui s'est accéléré depuis 2011 a pris une dimension particulièrement dangereuse. Et l'on se donne l'impression d'être dans une situation nouvelle. En réalité, le Moyen-Orient a connu, tout au long du XIXe siècle, des crises dites d'Orient. Dans un jeu d'ingérences et d'implications entre acteurs locaux, régionaux et internationaux, au point que l'on ne sait plus qui manipulait l'autre, ces crises opposèrent des intérêts et des projections culturelles contradictoires, aussi bien des Européens sur les pays dits orientaux que de ces derniers vers ce que l'on appelait le "monde civilisé".
Les Etats affrontèrent une violence parfois extrême, répondant dans l'urgence par des solutions politiques souvent boiteuses. Henry Laurens reprend à son fondement cette "question d'Orient" si multiple, liée aux recompositions successives de l'Empire ottoman et du "Grand Jeu" qui opposa, en Asie, Russie et Grande-Bretagne entre la fin du XVIIIe siècle et 1914.
Fiche technique
Agrége d'histoire et arabisant, professeur à l'INALCO (Langues O), Henry Laurens est spécialiste du Moyen-Orient sur l'histoire duquel il a publié de nombreux ouvrages. Parmi ceux-ci : Le Royaume impossible. La France et la genèse du monde arabe (1990) ; Le Grand Jeu. Orient arabe et rivalités internationales depuis 1945 (1991) ; L'Orient arabe. Arabisme et islamisme de 1792 à 1945 (1993), etc. Il a également rassemblé un recueil de textes : Le Retour des exilés, la lutte pour la Palestine de 1869 à 1997 (1998).