Discours décisif : Edition bilingue français-arabe

9,00 €
Disponible
  • 240
  • Septembre 1996

Ce livre est une fatw⸠c’est-à-dire un avis légal d’une autorité religieuse en réponse à un question formulée dans des termes juridiques. En juriste,Averroès veut démontrer le caractère obligatoire de la philosophie pour traiter de la Révélation.

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Dans son introduction (79 p.) Alain de Libera retrace la vie d’Averroès (1126-1198) puis commente les enjeux du Discours décisif (Fasl) : le grand philosophe et juriste musulman s’adresse ici à un public acquis au mâlikisme, école de droit musulman dominante en Andalousie, et à la théologie ash‘arite qui a donné naissance à partir du XIe siècle à l’appellation de sunnisme, « voie médiane » réunissant les musulmans en dehors des « fractions ». Ce livre est une fatw⸠c’est-à-dire un avis légal d’une autorité religieuse en réponse à un question formulée dans des termes juridiques. En juriste,Averroès veut démontrer le caractère obligatoire de la philosophie pour traiter de la Révélation. Les trois parties du Fasl al-maqâl, sont analysées de façon approfondie, en particulier la deuxième partie, consacrée aux objections à la thèse défendue par le commentateur d’Aristote (27 p.). L’introduction revient également sur deux « mythes » historiographiques : la doctrine de la « double vérité » associée à l’averroïsme et la réconciliation tentée par Averroès entre la philosophie et la religion. Le Fasl est replacé dans la continuité des grands textes politiques musulmans depuis al-Fârâbî (mort vers 950). A. de Libera conclut sur l’influence d’Averroès dans la pensée médiévale latine et juive et sur « l’actualité » du Fasl ; il réaffirme sa thèse sur « l’occultation » du rôle de la philosophie arabe et juive dans la pensée occidentale.En annexe M. Geoffroy présente la biographie et l’idéologie d’ibn Tûmart, fondateur de la secte des Almohades (mort vers 1130), dont est issue la nouvelle dynastie berbère qui renverse les Almoravides. En note, il situe sa traduction par rapport aux éditions précédentes du Fasl en particulier la première édition critique par G.-F. Hourani, (1959). (Compte-rendu de l'Institut Européen en Sciences des Religions).

Fiche technique

Référence
9782080708717
Date de parution
Septembre 1996
Collection
GF
Hauteur (mm)
178
Largeur (mm)
110
Epaisseur (mm)
13
Poids (g)
190
Format
Broché
Langue
Arabe - Français
Traduction
Geoffroy, Marc
Préface
De Libera, Alain
Pages
240
Abu'l-Walid Muhammad ibn Rouchd (Averroès)

Né en 1126 – année supposée de sa naissance – à Cordoue, en Andalousie, actuelle Espagne - mort le 10 décembre 1198 à Marrakech, au Maroc), Ibn Ruchd, plus connu en Occident sous son nom latinisé d'Averroès est un philosophe, théologien islamique, juriste, mathématicien et médecin musulman andalou du xiie siècle.

Son œuvre est reconnue en Europe occidentale, dont il est, d'après certains, comme le spécialiste Alain de Libera, « un des pères spirituels » pour ses commentaires d'Aristote. 

Il est issu d'une grande famille de cadis (juges) de Cordoue (malékites). Il est petit-fils de Ibn Ruchd al-Gadd, cadi de Cordoue et célèbre écrivain dont on retrouve une œuvre en une vingtaine de volumes sur la jurisprudence islamique à la Bibliothèque royale du Maroc.

Il est formé par des maîtres particuliers. La formation initiale commence par l’étude, par cœur, du Coran, à laquelle s'ajoutent la grammaire, la poésie, des rudiments de calcul et l'apprentissage de l'écriture. Averroès étudie avec son père, le hadith, la Tradition relative aux actes, paroles et attitudes du Prophète et le fiqh, droit au sens musulman, selon lequel le religieux et le juridique ne se dissocient pas.

Les sciences et la philosophie ne sont étudiées qu’après une bonne formation religieuse. Averroès élargit l'activité intellectuelle de son milieu familial en s'intéressant aux sciences profanes : physique, astronomie, médecine. À l'issue de sa formation, c’est un homme de religion féru de savoirs antiques et curieux de connaître la nature.

Averroès cultiva la médecine, qu'il avait étudiée sous Avenzoar, et fut médecin de la cour almohade ; mais il s'attacha plutôt à la théorie qu'à la pratique.

Le calife Abu Yaqub Yusuf lui ayant demandé, en 1166, de présenter de façon pédagogique l’œuvre d’Aristote, Averroès cherche à retrouver l'œuvre authentique. Il utilise plusieurs traductions. En appliquant les principes de la pensée logique dont la non-contradiction, et en utilisant sa connaissance globale de l’œuvre, il retrouve des erreurs de traduction, des lacunes et des rajouts. Il découvre ainsi la critique interne. Il a écrit trois types de commentaires : les Grands, les Moyens et les Abrégés. Il apparaît comme l’aristotélicien le plus fidèle des commentateurs médiévaux.

Vers 1188-1189, on assiste à des rébellions dans le Maghreb central et une guerre sainte contre les chrétiens. Le calife Abu Yusuf Yaqub al-Mansur fait alors interdire la philosophie, les études et les livres, comme dans le domaine des mœurs, il interdit la vente du vin et le métier de chanteur et de musicien.

À partir de 1195, Averroès, déjà suspect comme philosophe, est victime d’une campagne d’opinion qui vise à anéantir son prestige de cadi. Al-Mansûr sacrifie alors ses intellectuels à la pression des oulémas. Averroès est exilé en 1197 à Lucena, petite ville andalouse peuplée surtout de Juifs, en déclin depuis que les Almohades ont interdit toute religion autre que l’islam. Après un court exil d’un an et demi, il est rappelé au Maroc où il reçoit le pardon du sultan, mais n’est pas rétabli dans ses fonctions. Il meurt à Marrakech le 10 ou 11 décembre 1198 sans avoir revu l’Andalousie. La mort d’Al-Mansûr peu de temps après marque le début de la décadence de l’empire almohade.

C'est l'un des plus grands penseurs de l'Espagne musulmane. Médecin, mathématicien, il s'intéresse surtout à la théologie et à la philosophie. Il commente les œuvres d'Aristote et cherche à séparer clairement la foi et la science.