

Ce premier volume d'une vaste enquête sur l'histoire de la présence musulmane en Europe a l'ambition d'expliquer pourquoi cette réalité est restée ignorée et à quelles difficultés on se heurte à vouloir définir un « musulman » dans un contexte européen, ce qui, aujourd'hui comme hier, pose des problèmes éthiques et politiques forts...
Un musulman peut-il être européen ? Cette interrogation, qui n'a été formulée explicitement qu'avec l'irruption sur la scène politique du débat sur l'entrée de la Turquie dans l'Europe, se posait déjà au Moyen Âge et à l'époque moderne. Pourtant, un préjugé tenace voudrait que les musulmans aient été quasiment absents d'Europe jusqu'au XIXe siècle, les flux de circulation ou d'immigration étant tous tributaires de la colonisation. Opposant des arguments scientifiques à ces idées reçues, les études réunies ici démontrent, qu'au contraire, des musulmans ont été intégrés par milliers aux sociétés d'Europe occidentale, mais que ce fait est passé inaperçu. Cette invisibilité nous apprend que, loin d'être contemporaines, la question de la présence de l'islam dans l'espace public et celle de la pratique du culte musulman sont anciennes et enfouies. Ce premier volume d'une vaste enquête sur l'histoire de la présence musulmane en Europe a l'ambition d'expliquer pourquoi cette réalité est restée ignorée et à quelles difficultés on se heurte à vouloir définir un « musulman » dans un contexte européen, ce qui, aujourd'hui comme hier, pose des problèmes éthiques et politiques forts.
Fiche technique
Jocelyne Dakhlia, née en 1959 à Bourg-en-Bresse, est une historienne et anthropologue franco-tunisienne.
Née en 1959 à Bourg-en-Bresse, d'un père tunisien et d'une mère française, elle vit en Tunisie jusqu'à la fin de ses études secondaires. Elle prépare ensuite et passe avec succès le concours d'entrée à l'École normale supérieure de Fontenay-aux-Roses.
Après sa thèse, fruit d'un travail de terrain dans le Jérid tunisien relaté dans L'Oubli de la cité, son premier livre, elle devient maître de conférences, puis directrice d'études à l'École des hautes études en sciences sociales.
Elle est membre du comité de direction de la revue Annales HSS. Par ailleurs, elle intervient fréquemment dans les débats concernant la Tunisie contemporaine ou la perception de l'islam en Europe.
Elle est membre de la commission française pour l'Unesco ainsi que du conseil scientifique du musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée.
Elle est cosignataire, avec un collectif d’intellectuels, d’une tribune parue le 11 février 2016 dans le quotidien Le Monde intitulée « Nuit de Cologne : « Kamel Daoud recycle les clichés orientalistes les plus éculés » ».
Directeur d'études à l'EHESS et ancien directeur du Centre de recherches historiques, Bernard Vincent a consacré ses travaux à l'histoire du monde hispanique.