L'art figuratif en Islam médiéval et l'énigme de Behzâd de Hérât (Epuisé)

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  • 400
  • Octobre 2004

Ce livre, visuellement très riche, va plus loin qu'une pure critique de la forme. Son étude poussée des peintures de Behzâd et de ses disciples dégage, pour la première fois, l'ensemble du langage allégorique caché dans ces images gemmées : avec le sens précis de chaque personnage, geste, fleur, bijou, arme, rocher, arbre ou animal. En outre, nombre des calligrammes introduits à dessein par...

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Behzâd, enlumineur figuratif né au XVe siècle dans le royaume centrasiatique de Hérât (actuel Afghanistan), reste le plus grand nom de toute l'histoire de la peinture musulmane d'Orient : maître incontesté de cet art dit de la " miniature persane " et personnage mythique qui aurait insufflé son style à l'illustration de tous ces manuscrits exquis copiés pour les sultans d'Istanbul, d'Ispahan et de Delhi. Reconstituer le catalogue de l'œuvre authentique de Behzâd demeure donc une exigence centrale pour rédiger l'histoire raisonnée de l'art figuratif d'une civilisation entière. Ce livre, visuellement très riche, va plus loin qu'une pure critique de la forme. Son étude poussée des peintures de Behzâd et de ses disciples dégage, pour la première fois, l'ensemble du langage allégorique caché dans ces images gemmées : avec le sens précis de chaque personnage, geste, fleur, bijou, arme, rocher, arbre ou animal. En outre, nombre des calligrammes introduits à dessein par Behzâd dans ses décors d'architecture, jamais déchiffrés jusqu'ici, se révèlent être des textes de Maître Djâmî (1414-1492), l'autorité religieuse la plus éminente et la plus respectée du monde islamique de l'époque. Or, les vers de Djâmî cités par le peintre signifient l'approbation totale, par un haut clerc de l'Islam, de l'art même de l'enluminure figurée. Les implications de cette connivence entre un peintre de cour et le plus célèbre théologien musulman de son temps sont révolutionnaires, car elles renouvellent notre compréhension du rôle paradoxal dévolu aux arts figuratifs, dans le contexte d'un islam traditionnel que l'on a cru longtemps sévèrement hostile aux images. Ce livre, véritable déchiffrage de hiéroglyphes visuels, en restitue le propos et s'inscrit donc de manière délibérée dans la lignée des travaux d'Emile Mâle sur le symbolisme de l'art médiéval chrétien. L'histoire de l'iconographie islamique accuse un bon siècle de retard sur l'étude du Moyen Age byzantin ou occidental. Or, la peinture de Behzâd, comme celle de ses grands contemporains russes ou flamands, reste tout autant chargée de sens : car la “miniature persane”, comme sa sœur gothique, est bien un art sacré.

Fiche technique

Référence
9782080102058
Date de parution
Octobre 2004
Hauteur (mm)
320
Largeur (mm)
245
Epaisseur (mm)
40
Poids (g)
3000
Format
Relié
Format bis
Couverture cartonnée
Langue
Français
Préface
Cary Welch, Stuart
Pages
400
Barry, Michael

Michael Barry est né à New York en 1948. Après avoir longtemps vécu en France et en Afghanistan, il enseigne actuellement à l'université de Princeton aux Etats-Unis. Chercheur en langues et civilisations musulmanes (il est l'auteur de Faïences d'azur, éd. de l'Imprimerie Nationale, Prix du livre d'Histoire de l'art de l'Académie française 1997, d'une traduction en vers libres du Pavillon des sept princesses du poète persan médiéval Nezâmî de Gandjeh, éd. Gallimard 2000, et de nombreux travaux consacrés au monde ibérique du XVe siècle), il a été observateur pour la Fédération internationale des droits de l'Homme de 1979 à 1985, coordinateur des missions de Médecins du Monde jusqu'en 1994, consultant des Nations Unies entre 1989 et 1991, enfin, envoyé spécial de Bernard Kouchner à Kaboul pour les dernières opérations humanitaires à la veille de la conquête de la ville par les Talibans. Son ouvrage de référence sur l'Afghanistan Le royaume de l'insolence (éd. Flammarion), a été réédité à trois reprises (1984, 1989, 2002) et son dernier livre Massoud, paru en 2002 aux éd. Louis Audibert a été couronné par le Prix Femina essais. Stuart Cary Welch, ancien conservateur des Musées de l'université de Harvard aux Etats-Unis, est le spécialiste américain qui a sans doute le plus contribué, au cours du XXe siècle, à classer les styles, à dégager de leur anonymat, et enfin à identifier par leur nom les maîtres spécifiques de l'ensemble des “miniatures persanes” connues. Michael Barry, qui fut l'un de ses plus proches disciples avant d'étudier en profondeur les littératures et philosophies du XVe siècle en Islam, a choisi de poursuivre ici l'œuvre de Stuart Cary Welch en termes d'iconographie et de symbolisme.