Le livre des stations (Epuisé)

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  • Mars 1989

Le Livre des Stations reste l'une des oeuvres maîtresses du soufisme et nous oblige à «percevoir l'indicible», au risque d'être «dispersé par le dicible»... En effet, si le dicible a des frontières, l'indicible confère au sens un «indéchiffrable infini». Et c'est désormais à cette vision globale du sens qu'il faudra nous mesurer.

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L'une des figures de l'errance absolue est sans conteste Muhammed Ibn 'Abdi 'l Jabbar Ibn al-Hassan al Niffari, (IVe siècle de l'Hégire -Xe siècle), surnommé «l'errant», dont les destinées plurielles, les dates de naissance et de mort, les noms, les écrits, ont fait de lui une figure incertaine et énigmatique.
Son Livre des Stations (Kitab al Mawaqif)  reste l'une des oeuvres maîtresses du soufisme et nous oblige à «percevoir l'indicible», au risque d'être «dispersé par le dicible»; autrement dit à comprendre dans notre lecture à la fois le perceptible et l'imperceptible, au risque de ne pas être compris par le sens. Et cette «perplexité» du lecteur face à l'indicible devient chez Niffari une véritable herméneutique qui nous apprend justement parce que nous sommes perplexes.
Cette expérience d'écriture, comme le dit Adonis dans sa postface, s'est faite à la suite d'une rupture avec le réel; rupture avec l'écriture poétique de son époque et rupture avec le langage de cette écriture. Elle représente en cela une étrangeté essentielle qui, à plus de mille ans de distance, n'a pas encore droit de cité. Et c'est ce qui confirme l'urgence d'une telle publication,  qui permettra au lecteur occidental d'apprécier une fois de plus la limite de ce qu'il a l'habitude de nommer l'universel. Cet universel occidental qui, à l'aune des espaces que découvre Niffari – et la littérature mystique en général – prend des allures de département. En effet, si le dicible a des frontières, l'indicible confère au sens un «indéchiffrable infini». Et c'est désormais à cette vision globale du sens qu'il faudra nous mesurer.

Edité en 1934 par l'orientaliste anglais Arthur John Arberry, Le livre des stations paraît pour la première en traduction française intégrale.

« Symbolisant une rupture dans l’écriture, le texte de Niffari symbolise par là même, une rupture dans la culture. Il s’agit en quelque sorte d’une reconsidération radicale de la culture arabe, et plus particulièrement de ses formes et ses contenus théologico-juridiques.» Adonis.

Fiche technique

Référence
9782905372307
Date de parution
Mars 1989
Hauteur (mm)
190
Largeur (mm)
125
Epaisseur (mm)
15
Poids (g)
200
Format
Broché
Langue
Français
Traduction
Kâbbal, Maati
Pages
179
Al-Niffari, Muhammad

Muhammad ibn Abd-al-Jabbar al-Hasan al-Niffari serait mort en l'an 354 de l'Hégire, soit une quarantaine d'années après Husayn ibn Mansur Hallaj, le martyr du soufisme. Son surnom lui serait venu du nom du village de Al-Niffar, dans la région de Kufa en Irak. Il a laissé deux ouvrages : Al-Mawaqif (Les stations) et AI-Muhatabat (Les adresses).

Hormis ces maigres données biographiques et ces deux livres, on ne connaît à peu près rien de Niffari, comme si cet homme, conscient d'avoir à redouter un sort semblable à celui de Hallaj, avait préféré vivre caché et inconnu de son époque.

Pendant plus d'un siècle et demi après sa mort, Niffari semble avoir été complètement ignoré.
Ce n'est qu'au sixième siècle de l'Hégire que l'on trouve son nom ainsi que des passages de ses livres cités par le grand savant et mystique Ibn-Arabi. Au septième siècle, Afif al-Din Tilmisani commente les Mawaqif dans un ouvrage intitulé Sharh al-Mawaqif (Interprétation des Mawaqif).